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les spasmes de sophie

2014-06-02T13:31:28+02:00

Jamais sans mes VIP, mes Tupps et mon Vorwerk !!

Publié par mamanmouth

Comme vous le savez maintenant, depuis que je fais ma chronique dans ce blog, j’adore traiter, avec une analyse des plus engagées les grands sujets de société. J’ai déjà eu grand plaisir à vous faire profiter de mes synthèses pertinentes sur le temps qu’il fait, sur l’éviction méthodique des taupes, sur le foot ou même sur les soldes. Nombreux parmi vous ont su reconnaitre les enjeux sociologiques et culturels de chacun de ces houleux débats et avez noté l’audace qu’il m’avait fallu pour les traiter. Force est de constater que le fait d’avoir évoqué publiquement ces sujets n’ont surtout pas apaisé la controverse. Bien au contraire ! Combien de témoignages et d’anecdotes croustillantes confiés depuis, auraient puent encore alimenter mes précédentes chroniques ! Merci d’ailleurs, pour votre indéfectible enthousiasme, vos marques de sympathie et surtout pour votre persévérance à continuer de me lire. Heureusement pour moi, le courroux de mes détracteurs n’a pas encore eu raison de ma plume.

Seulement aujourd’hui j’hésite à aborder le plus délicat d’entre tous les sujets de société. Bien plus polémique que les débats sur l’intolérance, plus risqué que d’évoquer la parité professionnelle, plus suicidaire qu’un sujet sur le nucléaire ou l’écologie : je voulais bien sûr aborder en toute conscience qu’il peut m’être fatal : l’engouement pour les accessoires high-Tech indispensables de la ménagère vendus uniquement en réunions à domicile !!...

A en juger par les pages entières de forums consacrés à ces questions et aux violents propos que l’on y écrit : sans doute vais-je retrouver ma voiture taguée à coup de blancs en neiges meringuées incomparablement fermes et onctueux ; mes carreaux seront probablement tartinés par une hystérique avec du beurre demi-sel en plein soleil que seule une lingette microfibre composée de multifilaments , aux finitions irréprochables et pourvue d’une parfaite tenue dans le temps saura ravoir ; et peut-être que ma tête se promènera au bout d’un pic dans une boite hermétique en polyéthylène supportant remarquablement des conditions de conservation extrêmes au réfrigérateur et au micro-onde ! Qu’a cela ne tienne et pardonnez-moi chères amies ménagères pour cette terrible provocation ! Sauriez-vous être indulgentes si je vous assurais que je ne viens pas ici prendre position sur l’intérêt ou non de favoriser un Vorwerk au Cook’in, ni même remettre en question le bienfondé d’en acheter un. Me croiriez-vous si je vous assurais que je ne remettrais pas en cause ici la puissance de son moteur ni de sa capacité à replacer plus de 20 articles dans votre cuisine. Il serait de toute façon inutile de rappeler à chacun que le robot Vor… l’ « accompagnateur culinaire » (on va l’appeler comme ça !) a de sérieux avantages : il peut remplacer une balance, 1 cuit-vapeur, 1 mixer, 1 blender.

Une certaine amie américaine à moi, inconditionnelle des télé-achats en avalerait son boa rose ; mais quand même : mettre un « accompagnateur culinaire » à la place de sa photo de profil sur les réseaux sociaux, on ne frise pas un peu l’asphyxie hormonale, là ?! Bon ,pour les rares personnes qui seraient un peu perdues et qui n’auraient ,par chance, pas assistées à une de ces conversations musclées autour de la table familiale ou dans les soirées entre amis concernant les « accompagnateurs culinaires », je vous rappelle juste qu’il s’agit de robots de cuisine ( j’espère ne froisser personne en les appelant aussi simplement) aux vertus incontestables, mais au prix qui fait fortement grincer des dents.

Là n’est pas la question d’en faire la publicité ou de jouer les détracteurs, d’autant plus que j’adorerais surement en avoir un et que mon anniversaire approche. Ce qui m’intéresse, moi ici, c’est POURQUOI ce sujet agite- il autant les foules ? POURQUOI les outils du quotidien achetés en réunion font-ils plus parler d’eux que ceux du commerce ? Quels sont les vrais enjeux et la symbolique dans ces débats ? POURQUOI faut-il prendre absolument position? POURQUOI déployer autant d’arguments que l’on soit contre ou que l’on soit pour?

Comme toutes les bonnes mères de famille consciencieuses, j’ai moi aussi déjà été séduite par des articles révolutionnaires qui facilitent la vie des femmes qui n’ont pas envie de voir les tâches domestiques pourrir leur existence et liposucer leur maigre temps libre. Mais alors pourquoi perdons-nous toutes autant de temps à en parler quand on A du temps libre ?

Il y a un moment que j’ai envie de traiter ce sujet mais j’avais aucune idée de la façon dont j’allais l’aborder tellement j’avais peur de froisser quelqu’un…Ça c’est fou quand même !

Dingue ce que l’on peut mettre en place comme stratégies pour être persuasives lorsqu’on présente les avantages de l’un de ces trucs, et encore pire quand on a décidé de s’en offrir un ! Une animatrice de vente sur internet a dit « quand une femme veut quelque chose, rien ne l’arrête ! ». Messieurs, préparez votre argumentaire !!

Maintenant, à chaque soirée de filles, quand les conversations deviennent un peu ennuyeuses, si d’autres ne le font pas avant moi : j’appuie sur le bouton « accompagnateur culinaire », et là, c’est le feu d’artifice !

En quelques secondes, les acquis sociaux pour la valorisation de la condition féminine s’écroulent ! Ce graal culinaire a pris une telle place dans notre vie qu’on lui donne même un petit nom. Le matin, c’est « Maurice » que l’on salue en premier. On part en vacances avec, on en achète à ses enfants quand ils quittent la maison, Papa sait même faire son petit déjeuner depuis qu’il est là, et attention : parait-il que les bébés peuvent reconnaitre le bruit de « l’accompagnateur culinaire » et l’associent au plaisir de manger ! Elle est pas belle la vie ?!

Juste un instant, je me suis imaginée ce qui se passerait si un jour on devait aller vivre dans des cavernes, ambiance sympa genre fin du monde, un truc comme ça (j’ai peut-être arrêté les antidépresseurs un peu trop tôt !).Mais qu’est-ce qu’on ferait de nos lingettes, de nos boites hermétiques ou de « Maurice » ? Vous nous imaginez en train de chercher la prise au fond de la caverne ? Toutes ces choses ont pris une telle place dans nos priorités que notre exaltation deviendrait elle si l’on devait s’en passer ?

Mesdames, si un jour vous étiez amené à négocier quelque chose de fondamental dans votre existence (toujours dans l’urgence de la fin du monde par exemple), pensez à vos talents de maquignon lorsque vous êtes enfin parvenu à obtenir votre accompagnateur culinaire : certaines d’entre vous pourraient témoigner combien leur persévérance leur a été profitable. Pour celles qui se reconnaitraient, leurs aveux ne sont pas en danger, leur identité restera secrète ! Un grand bravo à celle qui a obtenu le sien contre l’achat d’une déneigeuse, toutes mes félicitations à celle qui a convaincue son mari qu’il saurait enfin préparer une soupe s’il s’équipait d’un accompagnateur culinaire, et encore, quelle preuve d’imagination à celle qui a su négocier le sien contre l’arrêt total de la cigarette .En effet, une année de clopes, ça vaut bien un robot de cuisine, surtout si on avait de toute façon prévu de s’arrêter. Mais ça, Monsieur n’était pas au courant !

Ne rougissez pas mesdames, votre talent est merveilleux !! Moi j’essaye encore de balancer l’argument de mon quarantième anniversaire cumulé avec l’occasion de la fête des mères, et ça suffit pas ! Tant pis, je devrai sans doute attendre mes 80 bougies !

Il y a les femmes qui savent négocier, et celles qui font des tentatives à effet boumerang : que répliquer à son mari quand on lui montre les merveilleuses réalisations de nos copines équipées de l’accompagnateur culinaire ou de moules en toiles de fil de verre recouverts de silicone en lui disant : « t’as vu, elle a un accompagnateur culinaire ! », et qu’il vous répond « oui, mais elle a aussi du talent ! ».Et paf ! Je vous avais prévenu les filles, un bon argumentaire, ça se prépare ! Quand un homme n’est déjà pas prêt à mettre 10 euros dans un sac à main, ne vous attendez pas à ce qu’il se fasse avoir bêtement sur un robot, aussi robuste soit-il !!

Quand j’ai préparé cet article au début, j’avais vraiment envie de répondre à toutes mes questions. Sans blague, j’ai même contacté un éminent sociologue spécialiste des questions domestiques trop débordé pour émettre son avis, j’ai cherché pleins de pistes en psychologie sociale en marketing, des avis sur les forums, j’y ai trouvé quelques explications scientifiques très intéressantes.

Mais je me suis ensuite demandé s’il était vraiment utile de révéler pourquoi nos hormones vibraient à chaque fois que l’accompagnateur culinaire se mettait en marche, pourquoi l’on rougissait à la vue d’une nouvelle gamme de lingettes à vitres aux tendres couleurs pastel, pourquoi encore nos ovaires s’agitaient au moment d’un démoulage parfait du gâteau d’anniversaire dans un moule silicone aux propriétés inégalées à ce jour. J’aurais aimé comprendre pourquoi on achetait toute la gamme colorée de capsules à café servis dans un écrin splendide alors qu’ on sait pertinemment que nos hôtes vont à coup sûr choisir en soupirant, au pire : « un normal » ou au mieux : « un moyen ».

Je me suis vraiment demandé s’il était nécessaire de retirer la poésie de nos fantasmes de ménagères pour en décoder tous les symboles sociologiques. Alors je m’abstiendrais, ainsi mon espérance de vie suite à la publication de cet article sera probablement reconsidérée et le charme de nos soirées entre épouses gardera toute sa fraicheur et sa légèreté. Il ne manquerait plus que l’on soit obligé de parler de choses sérieuses !

Les conversations sur les outils domestiques sont à la ménagère ce que la coupe du monde de football est à la gente masculine : Ce n’est pas indispensable, mais ça remplie les vides.

Si vous craignez que mon inspiration sur d’imposants sujets de société s’émousse, j’en ai encore de sympas sous la pédale, du genre : une chronique sur les articles à «ouverture facile» ? Intéressant n’est-ce pas ?!

A bientôt, bonne tambouille mesdames , bonne coupe du monde messieurs et sans rancune!

Jamais sans mes VIP, mes Tupps et mon Vorwerk !!
Jamais sans mes VIP, mes Tupps et mon Vorwerk !!
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2013-12-06T23:04:00+01:00

ROULEZ DOUCEMENT, CA GLISSE!!!

Publié par mamanmouth

 

  

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 Ca y est, c’est fait : je me suis très officiellement pris la  claque de la quarantaine !

Evidemment, Je ne m’y étais pas du tout préparé parce  que je croyais qu’il ne me restait pas moins d’une année pour qu’elle me tombe dessus. Je pensais avoir encore un peu de marge d’autant plus que mon développement intellectuel, lui, ne semblait pas avoir grandement évolué depuis l’adolescence.

En toute confidence, mon excès de Sébum neuronale ne m’a jamais complexé car il évoquait pour moi une jeunesse éternelle : ne pas grandir, c’était aussi ne pas vieillir…n’en déplaise à celles et ceux qui préfèreraient me voir tondue pour ça.

Je voulais en venir où moi déjà ? Ah oui : la claque.

Il y a parfois des souvenirs, des musiques, des moments de vie que l’on aime partager avec les autres. Se replonger dans le passé, rire d’un vieux sketch, d’une pub, d’une chanson, etc… l’un commence à chanter les premières paroles et l’autre entonne le reste du refrain.

Et bien c’est vachement moins drôle quand vous évoquez euphoriquement les bals des années 90 et que les jeunes qui vous entourent vous toisent dans un silence inquisiteur.

Bien sûr, avec les années, le sens que l’on donne au mot « jeunesse » évolue : la fourchette s’élargie.  Les jeunes, ce ne sont plus seulement les moins de 20, mais aussi ceux qui en ont moins de 30. En gros, on réduit considérablement la marge qui nous éloigne nous-même de ces années vertueuses. J’imagine que dans 10 ans, la fourchette s’élargira encore. Cette fois, c’est clair, je parle comme une vieille !

Pourtant, pourtant, tous ces souvenirs sont encore bien présents dans ma tête! J’ai encore les poils droits sur les mollets quand j’entends la musique de ma première entrée au bal et les hormones qui s’agitent quand des parfums me reviennent.

Si j’ouvrais la boite à reliques, je suis certaine que ça vous causerais aussi…

 

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Le bal c’était pour nous, le rendez-vous de la fin de semaine, un peu comme la grand-messe : une communion, l’appel de la communauté. Faut bien reconnaitre que pendant ces années-là, j’ai pas foutu grand-chose à l’école ! Dire que j’en aurais des regrets serait un autre débat !

Chaque samedi, après y avoir réfléchit tout le reste de la semaine, nous préparions mes cousines et moi, notre tenue spéciale  «  toutes éventualités »,  tout rebondissement dans la soirée devait être envisagé : qu’il soit sentimental, climatique, tardif ou embarrassant. Il fallait autant prévoir la tenue séduction que les fringues de rechanges en cas de collant filé ou de bière renversée sur le maillot. Parfois, pour disposer d’une plus grande liberté d’action, nous préfèrerions enfiler un vieux bleu de travail. Ce n’était assurément pas très sexy, mais au moins le message était clair : prédateurs, fuyez !

Que celui qui n’a pas vibré lors de ces grands  rendez-vous de la rébellion, de la beuverie et de la volupté me jette la première pierre et  dommage pour tous ceux qui ont préféré passer à côté.

Une fois au bal, tout un microcosme se réveille…le monde de la nuit et sa magie s’éveille.

Les regards se croisent : les garçons rient fort, bière à la main et les filles repoussent leurs cheveux du bout des doigts en mastiquant un chewing gum .Le groupe est là, gratte quelques accords : la scène peut commencer...

Toutes nos économies du mois se résumaient à ce simple tampon d’entrée. Tout était compté en « entrée de bal » ou éventuellement en « passage au bar » : avec 105 francs, nous assurions 2 entrées de bal et un passage au bar. Pour cela, il fallait forcer le trait toute la semaine avec les mamies, plumer quelques poulets moyennant finance, garder les p’tites voisines et gratter sur l’argent de poche de la semaine. Pour les autres passages au bar, nous comptions essentiellement sur la générosité masculine. Désolé Messieurs !

(Je rappelle que l’abus d’alcool est dangereux pour la santé ! je précise au cas ou vous n'auriez pas compris que je parlais d'alcool.)  

Pour contourner ce paramètre financier, mon frère avait même envisagé de fabriquer de faux tampons en gomme. L’idée aurait pu être grandement rentable et astucieuse si les tampons d’entrée ne changeaient pas de forme et de couleur chaque semaine ! Un gros budget gomme y est passé et  la talentueuse contrefaçon  de mon frère n’a jamais eu l’occasion d’être une fois au moins amortie. C’est révoltant de voir qu’on a pu mettre autant d’énergie pour entrer gratuitement alors que d’autres se contentaient de transférer l’encre fraîche du tampon d’un bras à l’autre, puis passaient tout sourire sous le nez des videurs. Finalement, on peut se consoler aujourd’hui en affirmant à nos enfants qu’au moins, on n’a jamais triché !

 Le bal : c’était le lieu de toutes les premières expériences. Je vous épargnerai les plus confidentielles, cela va de soi, mais je sais que pour beaucoup d’entre vous, ces années-là laissent des sentiments troublants : amusés ou amers. Les jeux de charme, les défis entre potes, les actes inconscients : on regarde tout ça avec le recul de nos yeux de parents.  « Mon dieux, si mes enfants faisaient ça !... ».  

Quand j’y pense, je me demande à quoi j’aspirais à cette époque. Un simple « je t’aime », balancé avec un soupçon de sincérité, et nous étions, mes cousines et moi, prêtes à convoler avec le premier bucheron poète au sourire édenté .On aurait craqué pour un grand brun aux cheveux gras : en brosse sur le crane et  longs dans la nuque ; on aurait voulu mourir, callée entre ses bras et les canettes qu’il tenait fermement dans chaque main. On aurait été prête à partager ses baisers avec un chewing gum, à passer après une choucroute, une soupe à l’oignon ou même pire …après qu’il l’ait rendue !

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On s’étonnait après que les feux de l’amour ne duraient pas. A chaque fois, c’était une autre idiote  qui succombait, perdue sur les genoux de son galant, indifférent, hésitant entre sa bière et sa clope.

Pour un peu qu’on arrivait à en ferrer un plus de 3 samedis de suite, commençait alors les échanges de courrier. Il fut un  temps ou le papier et les crayons servaient à écrire des correspondances, nous étions encore bien loin des mails et des SMS. Il ne suffisait pas de se « poker » sur Facebook ou de s’envoyer un « tweet » pour avoir un rencard, il fallait savoir écrire des phrases entières. C’est sur ces échanges romantiques que je me suis fait la main d’ailleurs ! Certains de mes correspondants sont probablement sorti de l’illettrisme un peu grâce à moi, alors que d’autres ont dû arrêter d’écrire aussitôt après. Le pire, c’est que je trouvais follement romantique cette pluie de fautes d’orthographe sur nappe de papier… Je commence à croire que j’ai quand même bien fait de vieillir un peu !

Lors des retrouvailles, on s’échangeait nos gourmettes ou nos pendentifs, aucune lettre n’était celée sans y avoir  apposé un doux baisé à la mangue aspergé d’un peu d’essence de vanille. Nos sentiments ne manquaient pas de saveur !…

Puis la semaine suivante, c’était le drame, le goujat m’avait déjà remplacé. Je me noyais dans un verre de Panaché, hurlant ma colère, mais déjà prête à céder à celui qui voulait bien me consoler…

Certaines copines, plus pragmatiques, préféraient avoir « un copain de des fois » : au moins les choses étaient posées. Ainsi fut  inventés les intermittents de l’amour, la précarité sentimentale voyait le jour. Pas de larme, et surtout : pas de gourmette perdue !...

Heureusement, avec le cumul des expériences, mes choix  se sont montrés de plus en plus judicieux.

Ah ! L’ivresse des bals montés… je me souviens des buvettes d’une longueur interminable, de la pause pipi dans les orties, des talons aiguilles dans la neige, des trous dans le plancher à coup de santiags et des fins de soirées un peu vaseuses. Quelles plus belles soirées que celles qui se terminent à l’aube avec une soupe à l’oignon ou les croissants chez le paysan du coin !

Dire que les bals ont franchement souffert d’une image ringarde, c’est dans ces endroits qu’on a fait un peu l’école de la vie pourtant. L’effervescence n’avait pas d’étiquette, toutes les classes sociales s’y mélangeaient. Aujourd’hui, notre insouciance et notre fantaisie sont un peu partie avec les caisses des musiciens.

Demain je vais avoir 40 ans. Mes musiciens préférés se sont reconvertis dans le spectacle pour enfants. J’accompagne ma fille à leurs spectacles et je suis ravie de la voir chanter  leurs comptines. Comme je sais que tu vas surement lire cette chronique, Gilles, je suis fière de  te remercier d’avoir fait mes belles années et maintenant un peu celles de ma fille.  

Bien vieillir, c’est finalement reconnaitre que le bonheur : c’est aussi aujourd’hui et que ce que l’on n’a pas loupé, le valait bien…

A Gilles P. & Co, Le Troubadour sans âge.

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2013-05-31T17:57:00+02:00

MULOT LAND DRIVE

Publié par mamanmouth

 

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Combien de fois avons-nous cru cette année à l’arrivée du printemps ? Pas un salon de jardin de sorti, pas un parasol, ni même un barbecue qui traine. Le soleil est en vacances en Russie parait-il …je ne vous refais pas le topo, mais c’est qu’on a  failli attendre !

Bêche en main, les  potageophiles*, prêts à retourner la terre, se languissaient de voir la neige disparaître. Les Saintes glaces, la Saint Médard : si nos anciens ont bien essayé de nous rassurer en épuisant tous les dictons possibles, il faut bien reconnaître qu’on y croyait plus. L’hiver n’a pas été long, il a été interminable.

Mais sur le plateau, nous avons la rancœur peu tenace : un p’tit coup de chaud et on a tout oublié. La froidure, évidemment, ça nous connait, nul part ailleurs on ne sait en parler aussi bien que chez nous! Les fils du séchoir à linge sont restés longtemps gelés cette année, croyez-moi ! (cf. article précédent)

Quand le ciel a enfin entendu nos contestations et que le soleil s’est ouvert un passage entre les sapins, qu’avons-nous trouvé dans nos belles allées ? Des trous….des trous partout !

Le jardin retourné, la pelouse dévastée, les champs laminés et la terrasse terrassée ! Aussi incompréhensible et traumatisant qu’un film de David Lynch : UN VRAI CAUCHEMARD !

Le Mulot : du latin « Mulus », qui signifie « taupe ou rat des champs », vie dans les bois ou dans les prairies .Ce petit animal est bien connu pour causer d’importants dégâts aux récoltes…

Quand on lance un combat contre un nuisible, vaut mieux en connaître un rayon sur la question ! Jusqu’à en retenir la définition, je crois que j’ai fait le tour du sujet dans mes recherches sur internet ! On y trouve tout un tas d’idées et d’expériences des plus cocasses, l’agacement chez certains internautes est pour le moins palpable.

Pour ma part, j’ai « temporisé »un peu dans un premier temps…en fait, comme beaucoup, j’ai rien fait du tout pour être exact ! Honnêtement, c’est à peu près comme ça que je procède en général…

Inévitablement, l’étendue du désastre n’a fait que s’accroître. On pouvait toujours rêver !

Vu que notre chat nous a toujours donné entière satisfaction  quant à ses talents de chasseur redoutable, nous l’avons vivement encouragé  dans son projet de grand prédateur de  la chaine alimentaire. Pour le soutenir  davantage dans cette entreprise écologique, nous l’avons ensuite aiguillé dans ce seul objectif en lui soustrayant quelquefois la gamelle de pâté.

Le dessein  devenant par le fait obsessionnel, les résultats étaient très encourageants…mais trop souvent dans la pelouse des voisins !

Agacé par l’omniprésence de cadavres dépecés sur le paillasson que nous manquions  d’écraser chaque matin, j’ai mis en place une lourde investigation auprès des spécialistes de mon entourage.

D’abord j’ai considéré le procédé du  technicien pragmatique : ce dernier pose ses pièges chaque matin et veille ses prises le reste de la journée. Ça marche, à condition d’avoir un peu de temps devant soi.

J’ai quand même acheté, par acquis de conscience, les fameux pièges à la jardinerie. Ces coquins ont dû me voir arriver, ils m’ont refilé le pire instrument de torture inspirés de l’inquisition, impossible à mettre en place, et suffisamment culpabilisant pour que l’on n’ose pas aller se plaindre au commerçant que l’on n’a pas su s’en servir ! Même ma mère n’a pas réussi, aussi persévérante soit-elle, c’est vous dire !

Après le technicien des méthodes, il y a le  libéral magnétiseur. Lui, il pose des sondes au milieu de la pelouse, exécute deux ou trois prières et met l’outil en marche.Ce truc-là, à part m’avoir couté un bras et bouffé mon stock de piles, ça n’a  impressionné pas grand  monde la dessous ! Non seulement les mottes de terres continuaient à apparaitre, mais en plus, c’était le chat qui n’osait plus s’approcher de la sonde.

Ensuite, j’ai tenté l’expérience des fumigènes insérés dans les trous. J’ai juré  des grossièretés  pour mon compte, ça m’a défoulé : c’est déjà ça ! Par contre fallait savoir qu’une fois que les galeries sont trop nombreuses, le gaz s’échappe et l’effet est nul. On aurait pu me le dire avant ça ! Décidément, Je suis maudite !

Voyant mon « budget mulots » fondre à vue d’œil, j’ai changé de stratégie: j’ai  essayé d’appliquer la méthode de l’écologiste botaniste; j’ai découvert que certaines plantes comme les fritillaires repousseraient  les mulots…m’en demandez pas plus, je n’y connais rien. Je suis tellement nulle en jardinage que c’est seulement quand je shoote dans un pot de fleur que je pense à l’arroser, au grand désespoir de ma pauvre mère… J’ai légitimement abandonnée.

Pour ce qui est de l’approche botanique et écologique, elle m’a un peu surprise pour le coup ma maman. Son truc à elle, c’est le taupicide canadien, à l’entendre, c’est radical. Il faut découper des vers en morceaux, les tremper dans la poudre, puis les enfiler dans la galerie...tout un programme ! Elle manque pas  de sang-froid ma p’tite maman, faut voir comme elle peut attendre la bête, le geste vif et le regard averti, au-dessus du trou avec le pic à barbecue !

Une autre méthode a attiré toute mon attention : l’approche du mécanicien bricoleur. Il suffit de brancher un tuyau sur le pot d'échappement de la voiture  ou d’une bécane à moteur puis de la relier à la galerie…astucieuse, mais bon, je ne me sentais pas prête.

Comme j’étais pas chaude pour déglinguer des vers de terre ni d’avantage pour gazer la faune souterraine, je suis allé me perdre dans les forums pour trouver LA combine qui m’éviterait ce carnage. Pêle-mêle, j’ai trouvé des tas  d’idées insolites : mettre du tourteau de ricin, installer des perchoirs pour les oiseaux nocturnes, mettre de la naphtaline, des anticoagulants, de la mort au rat sur des bouts de fromage ou tout simplement héberger des couleuvres, pourquoi pas ?...

J’ai bien aimé aussi la méthode du fantaisiste dogmatique : « J’ai cru entendre que des cheveux les repoussaient »…un brin de poésie, ça repose !

Après ça, je suis tombé sur la démarche du psychopathe pervers : «  Pour éliminer rats, souris et mulots, mélangez de la farine et du plâtre dans une soucoupe ; à côté, poser une gamelle d'eau. Avec un estomac bétonné, ils ne survivront pas. »

Pour finir, Je suis restée interdite devant  l’enthousiasme du poilu de 14 égaré : « Attendez la nuit et sortez le vieux fusil de chasse de grand père, les cartouches de chevrotines et une bonne vieille bouteille de jack...Alors là offrez-vous une bonne partie de chasse à domicile!!Activité à pratiquer de préférence dans un bâtiment qui va être rénové...le bon sens reste de rigueur. Bon amusement ».

Là-dessus, j’ai éteins l’ordinateur. Les forums sur le jardinage, faut pas en abuser, c’est comme ceux sur la santé : plus tu en lis et plus tu deviens fou…

Une fois la colère passée, j’ai tondu la pelouse par-dessus les bosses sans grimacer. Je me suis dit qu’après tout, j’avais surement des préoccupations de  grands privilégiés. Si je vivais dans les favelas ou même dans une tour des quartiers chauds de Marseille, je serais bien contente de n’avoir rien qu’un p’tit bout de terrain, même tout défoncé par les mulots…

Faut bien trouver une justification à sa défaite !

 

potageophiles* : ne perdez pas votre temps à chercher dans le dictionnaire, je l’ai inventé.

On va dire qu’il s’agit d’amateurs de jardinage hautement susceptibles quant  aux caprices météorologiques.

 

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2012-06-10T22:30:00+02:00

voyage aux antipodes

Publié par mamanmouth

Dans quelques semaines, nous fêterons le sixième anniversaire de résidence paisible dans notre charmant quartier…

Toute une vie que j’aspirais à m’endormir au son des cloches des vaches et à tutoyer chacun de mes voisins, et voilà que mon époux, ma moitié, mon binôme, ma maison témoin, mon code barre, dans ses rêves éveillés, fait allusion avec soupirs insistants à un tour du monde avec femme et enfants !!

….femme et enfants ?! Mais c’est de MOI…de NOUS qu’il parle !!!

Je crois que cette fois pour les voyages en mode « babacool » pour moi, y’a prescription. J’étais déjà une laborieuse aventurière il y a presque 15 ans, mais aujourd’hui, c’est pour le moins impensable. Rien que regarder les naufragés de kho Lanta cloquer au soleil et bouffer des insectes, j’ai la nausée…

Pour autant, il fut un temps où je pouvais gouter des vers de bancoules, cuisiner de la chauve-souris , sauter à l’élastique et pêcher tranquillement du requin avec des têtes de poules pour hameçon. Vous rigolez ? Pourtant on parle bien de moi !

J’avoue, moi-même, j’ai encore du mal à le croire. Vous m’imaginez aujourd’hui, dans je ne sais quel pays tropical ?

J’aime pas le froid, j’aime pas le chaud, j’aime pas marcher, et j’aime pas m’arrêter! J’ai déjà la phobie des araignées et tous les  insectes à plus de deux pattes provoquent chez moi des réactions allergiques. C’est encore pire avec ceux qui ont des ailes !

Avec le passif que j’ai, aucune assurance n’accepterait de nous couvrir.

Il y a maintenant quelques années de cela, quand ma chevelure soyeuse atteignait mes reins et que l’agilité de mes 23 ans faisait de moi une flamboyante ingénue (…), j’ai eu la chance incroyable de partir pour la Nouvelle Calédonie avec une grosse valise pour seule bagage et  un billet d’avion  aller-simple en poche. Quelle raison à ce périple ? Vous l’aurez deviné : la fougue irrationnelle et hormonale de l’attraction sentimentale…

Une telle aventure, ça méritait au moins que je le ramène le bonhomme !

« Oh ! Comme partager le crépuscule des tropiques, dans ses bras enlacés doit être fantastique ! », Pensais-je. Je rêvais du goût du sel sur ma peau, de la douceur des fruits sucrés, de l’ombre des palmiers et de l’indolence des vagues du pacifique sur nos corps assoupis… (C’est mon côté fleur bleue ça !)

Aujourd’hui, ce dont je me souviens surtout, ce sont les moustiques, les fourmis électriques, les serpents, les soirées alcoolisées des broussards à santiags, les dispensaires et les marécages !! Ça vous rappelle un  célèbre sketch ?ben y’a pas d’erreur : c’était bien à Koumac (cf: P.Timsit) !

Koumac : ville solitaire  à 400 km de Nouméa sur l’une des plus belles iles du pacifique, reliée à la capitale par une route singulière, agrémentée de nids de poules démesurés  (la taille au-dessus, on appellerait ça des  cratères de météorite)…

Donc le paradis : il est à 400 km de Koumac, et non pas à Koumac !!! C’est un peu comme si je vous disais d’aller jusqu’ à Disneyland et que vous restiez devant l’entrée…

 A Koumac, pour votre consommation d’occidental avide de confort, vous trouverez quelques boutiques d’alimentation rudimentaires pour le moins  rentabilisées en termes d’exploitation de surface : « tu trouves de tout chez Nino », annonce la pub.

Effectivement, tout y est ! Tout l’espace est occupé, un  magasin en 3D en somme ! Le  matériel électroménager, les outillages, la hifi, la mercerie, la crèmerie, la quincaillerie, l’armurerie, la droguerie, la friperie et même  l’animalerie ! Les selles de cheval trouvent leur place au-dessus des congélateurs et la machine à laver jouxte le rayon frais qui taquine le dépôt de fusils de chasse. Le royaume  des fromages qui courent tout seul… Attention, baissez la tête en entrant ! « Nino Koumac : toujours la force » !

 Comme je travaillais en tant que standardiste (bien grand mot pour le contexte) dans l’incontournable hôtel de la ville, j’étais occasionnellement sollicité pour donner des idées aux touristes égarés. Faute de mieux, je proposais avec enthousiasme la « visite » de ces superettes pour le moins  déconcertantes. Nino Koumac :trésor d’anthropologie !

Pas un troquet, pas un magasin, pas un kebab et des militaires partout.

S’il y avait eu un musée, je parie que j’aurais même adoré ça.

Bon, c’est vrai, les militaires, c’est un peu grâce à eux qu’on était là en même temps.

Ahhh, la Calédonie, c’est aussi la canicule, les dépressions tropicales et les cyclones : tout un programme. Nous à l’époque, on était content de n’avoir rien à nous et de vivre dans une location. Les violents cyclones étaient toujours annoncés au bulletin météo avec flegme, entre l’éphéméride et la température des plages, un peu comme une hôtesse de l’air vous informe que vous traversez des turbulences alors que le plateau repas du voisin est déjà retourné sur vos genoux. Apprendre que leur maison allait être engloutie et qu’ils manqueraient d’électricité et d’eau pendant 8 jours, laissaient les autochtones plutôt indolents ; alors que nous, nous avions déjà constitué une réserve d’un mètre cube d’eau minérale, fait le plein de piles et vidé frigos et congélateurs.

En curiosité locale, il y a aussi les « fourmis électriques »…rien à voir avec un quelconque insecte mélomane ; il s’agit de fourmis qui vous donnent des sensations de coup d’électricité quand elles vous piquent. Comme j’ai l’agréable habitude d’être allergique à toutes les petites bébêtes du monde, les présentations ont étés rapides. Après avoir posé mon postérieur sur un nid, j’ai finis dans un dispensaire le derrière en choux fleur et une énorme seringue dans les fesses. Pour ceux qui se délectent de détails croustillants, désolé mais j’en resterai là !

Leurs cousins les moustiques sont aussi d’une compagnie tenace quand vous prenez la peine de vous lever à 4 heures du matin afin d’aller à la cabine public passer un coup de fil en métropole à l’autre bout du village. Rien de fantaisiste à cela, il s’agit juste de joindre nos familles en toute courtoisie à des heures respectables. (Décalage horaire oblige !). Par contre, l’enthousiasme de ces charmants insectes est d’autant plus pesant lorsque vos parents vous balancent qu’ils n’ont  pas le temps de discuter avec vous parce qu’ils regardent justement la finale de kho lanta à la télé !!  « Rappelle dans une heure »…

Bien sûr, et cela va de soi, on a vécu une expérience fantastique et j’en garde parmi mes plus belles rencontres et mes plus beaux souvenirs.

 Mon amoureux, souviens toi :

Que de belles croisades : la Calédonie, l’Australie et même l’Ecosse… Riches de nos expériences  mais définitivement  privés de notre inconscience, nous avions, vaincus par les circonstances, fondé l’association : « les vacances sans hôpital », pour que les vacances ne se ne terminent plus jamais dans un  dispensaire.

 Cette fois, même s’il n’y a toujours que les routes qui sont belles et que je reste l’otage consentante de tes rêves, mon amoureux comprend moi, mais ma trousse à pharmacie est fatiguée …

 

 

 

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2011-12-29T11:43:00+01:00

LES SOLDES

Publié par mamanmouth

 

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Attention, ce soir, sur toutes les chaines de télévision et sur toutes les ondes : grand rendez-vous médiatique parfaitement simultané, juste après avoir rapidement évoqué  la radioactivité au japon, la guerre en Lybie et juste avant d’aborder le bulletin météo, sur toutes les chaines du câble ou non : voici l’annonce officielle  de l’ouverture des soldes.

Ouhaou !!! LES SOLDeS !!! Trop génial !

Des images de cohue, de femmes hystériques devant un  top rose fuchsia 100% coton absolument craquant, dans une étreinte fusionnelle avec le chariot à vêtements et des dizaines de cintres aux bras en guise de bracelets . Prises de vapeurs, elles manquent  de s’évanouir, puis, bien que troublées, se ressaisissent : les ovaires palpitants  sous tant d’acquisitions potentiellement jouissives et manifestement  érogènes.  Totalement déterminées, elles poursuivent leur ensorcelante quête d’achats compulsifs…

Mais ça se passe ou ça ?!...

Dans ma pampa, chez moi, là-haut : la frénésie compulsive, on connaît pas !

C’est pas avec nos 3 paires de chaussettes 36 /37 jaune-mandarin et  les 2 shortys  46/48 Ivoire et saumon abandonnés au fond d’une caissette à melons de chez Intermarket, que l’on va s’enflammer !

Alors je m’suis dit : « j’vais descendre à la ville pour voir »…

Les emmerdes commencent directement au parking souterrain de la mairie. Premier stress : garer la voiture sans emplafonner les piliers et feindre de ne pas s’être aperçu que l’on a rayé le rétroviseur du voisin. Deuxième temps : parvenir à ouvrir la porte conducteur et glisser un pied à l’extérieur, si tu mets le mauvais pied au sol en premier : t’es coincé, faut recommencer. Troisième temps : se glisser entre son véhicule et celui d’à côté tout en prenant les cabas sur le siège arrière. Ben ça, mes chéris, ça va quand t’as pas de gosse à sortir du siège auto, sinon : tu fais toute l’opération en passant par le coffre de la voiture ! On devrait sans doute indiquer à l’entrée du parking : « parking strictement  réservé aux anorexiques. Pour les autres : garez-vous en double file et la fourrière se chargera du reste !».

Bon, t’as ton ticket, tu défroisses ta robe, tu replaces ta frange Jaques Dessange, tu repositionnes tes balconnets un peu chamboulés par tant d’exercices d’assouplissements, et hop ! : Te voilà prête pour une expérience  palpitante au cœur de la grande ville et de ses magasins avec escalators !!!

Amazing !!!

C’est vrai qu’à part ma frange Jaques Dessange, on peut pas dire que j’aie conservé un look de pure citadine. C’est en en croisant quelques-unes sur mon chemin que cette certitude est devenue  très pesante… voir omniprésente…

J’avais pourtant  mis ma jupe plissée et mon chemisier en lin … bof-bof pour une journée shopping… j’ai voulus assurer le confort, c’est sûr que j’ai moins d’allure que ces p’tites nanas aux lunettes Dior et en talons haut, mais je ne voulais pas entraver mon après-midi avec des ampoules aux pieds et des fringues impossibles à retirer sans un pied de biche.

C’est alors que le regard des autres a commencé à être de plus en plus pesant. Dans ma pampa, la haut : tu peux te balader avec une tache de sauce tomate sur l’épaule  et  tatouiller en savates avec les voisins sans que ça ne fasse l’objet d’un regard condescendant.

Alors je ne sais pas si ça un rapport avec le fait d’être ou non une citadine mais quand tu entres dans les boutiques  clinquantes du centre-ville, tu as la sensation que toutes les personnes qui sont autour de toi, ainsi que tous les vêtements que tu convoites, ne dépassent pas le 36.

Alors comme je suis venue pour partager moi aussi la frénésie des soldes, je ne me suis pas laissé étourdir par ces  complexes inopportuns. RIEN ne devait ralentir la combustion  spontanée de ma carte bancaire…

Je me suis alors lancé dans les allées, d’abord sans objectif, simplement guidée par un   coup de cœur singulier. A bien y regarder, il doit certainement manquer de stocks dans ma taille, je me dirige vers la vendeuse et lui demande poliment si les articles en soldes sont tous en rayon. Après m’avoir dévisagée de haut en bas avec une grossière discrétion, elle me répond : « c’est pour offrir ? ». Alors je constate que tout autour de moi, de grands miroirs recouvrent tous les murs, invoquant violement  la disgrâce de ma silhouette, manifestement  incompatible avec celle de la clientèle du magasin. Pour acheter ici, il faut d’abord avoir bien conscience  des mensurations avec lesquelles on ose se présenter dans la boutique. Aucune  draperie, même grotesque, n’est disponible au-delà du 38/40.

Voyant tout de même l’embarras et la déception dans lesquels je me trouvais, une autre vendeuse m’a indiqué de son doigt  finement manucuré, une boutique dans la rue d’à côté. J’ai tourné aussitôt mes ballerines, trop contente de ne pas voir mon après-midi shopping s’arrêter là, la carte bancaire déjà en main.

Bon, c’était pas vraiment une boutique mais plutôt un supermarché ! Mais je n’allais pas me lamenter, on peut sans doute trouver des trucs sympas dans un supermarché… entre le rayon accessoires de plages et bricolage estivale !

Voilà, les portiques sont blindés de fringues, du sol au plafond : un étalage en 3D en somme ! Alors quand je me plonge dans cette masse de textile pour espérer trouver la taille sur le petit « bitoniaux » épinglé sur le cintre, je découvre rapidement avec une lucidité que même ma déconcertante  blondeur n’aurait pu ignorer : que les petits « bitoniaux »en question  ont une couleur correspondante aux tailles !!Et ou trouvent –t-on les cintres avec les petits « bitoniaux »rouges correspondants à  MA taille ? bien au fond, à l’arrière de l’immense tringle qui se trouve tout en haut…ou tout en bas (pas plus pratique pour moi !) de l’étagère…. Alors quand on a quelques complexes : inutile de vous dire que ça n’arrange rien ! Me voilà à califourchon sur le premier rang de l’étagère, la tête en sueur, étouffée par cette masse d’étoffes, à rechercher ce (…) « bitoniaux» rouge !!!

Faut vraiment être décidé pour exécuter de telles prouesses, de plus, aux yeux de tous.

Pas folichonne la récolte ! Alors j’entreprends un nouveau périple dans la zone commerciale cette fois : ce sera surement un peu plus cher, mais vu le peu d’articles sur lesquels j’ai pu hésiter jusque-là, on ne peut pas dire que j’aie franchement fait chauffer la carte !

Oh temple de la consommation : me voilà !

Encore pas mal de pas perdus à parcourir le magasin de long en large sous le regard médusé (décidément !) des vendeuses. Je m’en remets aux bons conseils du vigile qui m’oriente vers un recoin obscure de l’édifice grossièrement rehaussé d’une pancarte des plus explicites en  caractères gras : « RAYON GRANDES TAILLES ». …bon ben, appelez les choses comme elles sont, y’a plus à chicaner sur les termes cette fois. Le coin des grosses, donc, se trouve juste en bas des escaliers, au fond à gauche, derrière les barbelés et sous les miradors : un tombeau de la honte en quelque sorte !

Alors sans grand enthousiasme, j’enfile les quelques sacs à patates que je trouve avec le triste sentiment  de ne jamais pouvoir porter les vêtements qui me ressemblent… il faut croire que les femmes fortes ne sont dotés d’aucun bon gout et sont condamnées à porter des tabliers à fleurs et des caleçons treillis trop larges…une grosse : c’est moche, et on s’assure qu’elle va bien le rester.

Pour consolation, réjouissez-vous messieurs, si vous craignez que votre moitié dilapide votre compte en banque en dépenses vestimentaires, il n’y a par le fait, pas plus économe qu’une femme XXL !s hauts les cœurs mesdames ;

N’en faisons pas un drame, quand on n’est pas née belle, tout le monde sait bien que l’on compense autrement !seules les trop belles ne se donneront jamais cette peine. C’est même pas moi qui le dis, c’est le « grand Jacques »(Brel) !

A cultiver ma plastique, moi pour le moment, je préfère cultiver mon sens de l’humour !

Quand j’attaquerai un régime, je vous ferai signe, y’aura encore surement  à raconter !...

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2011-04-13T13:36:00+02:00

ça ira mieux après...

Publié par com-que-com

 

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Quand on est une future maman,

On passe sans cesse en revue la complainte des hormones en éffervécence aux copines célibataires.

Même si celles-ci semblent vous plaindre et rient à gorge déployées de vos anecdotes relatant une irrésistible nausée au milieu du supermarché, ou de vos fringales atypiques, aucune d’elles ne sauraient avouer à quel point elles s’accrochent à l’espoir de vivre ça aussi un jour,… après

 

Une future Maman : c’est fatigué,c’est agacée, ça prend des crises d’angoisses, ça talonne pour que la chambre du p’tit soit prête, ça à des frénésies d’achats, c’est tout le temps chez le toubib, ça peut plus aller au boulot, ça sait plus faire le ménage.

Bref, il serait tant que Bébé arrive, ça ira sûrement mieux après !...

 

Et puis en voilà un qui arrive, mais c’est pas comme on pensait : y a plus de moments pour soit et on passe plus de temps à faire l’intendance qu’a avoir des moments de tendresse.

Bref, il est temps que Bébé grandisse, ça ira sûrement mieux après !...

 

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Vu que les allocations Familiales et leurs fameux calculs basés sur la fratrie font pression, ainsi que la belle mère qui peste contre les enfants uniques, il devient inévitable de faire un deuxième enfant.

Bien sûr, on est absolument comblée: qui ne le serait pas ?

Seulement, il faut faire une deuxième ou même une troisième chambre,recommencer les nuits blanches emmener le premier chez la psy pour lui faire accepter le petit frère, sécher ses larmes de honte et de culpabilité quand la p’tite refuse de faire la ronde au spectacle de l’école, faire un adieu définitif à ce qui vous restait de vie sociale puisque s’inviter à 4 ou à 5 : s’est plus gérable et les copains font toujours semblant d’avoir un  emploi du temps débordé ; acheter une nouvelle auto et s’arranger avec les mamies quand les gosses sont malades.

Bref, il est tant que les enfants grandissent, ça ira mieux après !...

  

Les enfants ont maintenant lâchés les guidons des vélos pour prendre le volant des voitures.

Pas moyen de dormir le week-end avec tous ces soucis !

Il est 4 heures du matin et on est soulagé quand la porte du garage s’ouvre enfin.

Impossible de sortir du lit pour rejoindre l’aîné qui croque dans un morceau de fromage à la cuisine : on sait combien ça fait mal quand il vous dit poliment de le laisser seul et de regagner votre lit de la même façon que vous l’auriez dis jadis a ce petit enfant curieux.

Il faudra se contenter des 3 syllabes explicatives résumant de façon extrêmement concise la soirée de la veille.alors que dans notre ventre  gronde une tonne de questions, de doutes, d’inquiétudes.

Bref, il est tant que les jeunes deviennent autonomes, ça ira mieux après !...

Decembre 2010 0051

 

Seulement, un jour, en décollant le papier peint du salon, on tombe sur les graffitis du petit dernier sur le papier d’avant…

On sourit… comment l’avait on punit déjà ?..

Et puis on regarde autour de soit et tout un tas de flash comme ça vous frappe en pleine figure…

Il y a bien longtemps maintenant que l’on a pas utilisé ce minuscule vase improbable pour y noyer quelques fleurs de pissenlis et des pâquerettes coupées trop courtes.

Depuis quand on a pas ajouté un magnet sur le frigo ou décollé un chewing gum sous la table ?...

Et les cadeaux en pâte à sel ? Et les 25 shorts de l’équipe de foot à nettoyer, et les jouets qui couinent sous les pieds dans la chambre à coucher, et les p’tits pipis au fond du lit à changer chaque matin, et les grimaces dans le miroir, et les coups de ciseaux dans les rideaux…

Bref, tout le monde est parti et finalement  ça n’a jamais été mieux...qu’avant

  LEO MAI 2005 106

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2011-04-12T16:17:00+02:00

maman à plein temps

Publié par com-que-com

 

maman à plein temps...

On m’a dit : « pour devenir écrivain : il faut écrire… »

 ben ils en ont de bonnes ceuûx là !  c’est pas comme si j’avais que ça à faire ! j’aurais meilleur temps de lancer une lessive plutôt que de rien faire !

Mais faut dire aussi que j’ai le pire rythme de vie de « MA » vie : je suis mère au foyer en congés parentale pour 3 ans !!!

Vous rigolez ? Attendez un peu :

Toute mon existence professionnelle, je l’ai passée à espérer ce moment. Je me voyais déjà siroter ma limonade Rieme sur la terrasse pendant que les moufflets dorment ; écrire des tas de trucs dans des forums sur le net, participer à des associations, faire du théâtre, faire des sketchs, inventer des jeux pour mes bambins, créer des livres pour enfants…

Bref, il ne manquait plus que je remplisse le contrat, en somme : faire le deuxième enfant, et  le bonheur reconnu et admis par tous, était pour moi !

Attestation de la CAF faisant foi !

Enfin j’étais « arrete » pour un  moment comme ils disent sur le plateau (à l’assurance si vous voulez) …ça ,j’avais pas compris au début !

Je suis sortie de la maternité, encore blindée d’agrafes et avec une belle cicatrice en prime sous le bidon, qui lui est loin d’avoir retrouvé sa tonicité d’antan. J’ai camouflé également les vergetures et tous les charmants bourrelets  sous mes vêtements de grossesse : Disgrâces que je  n’étais pas prêtes de quitter (mais ça : je ne le savais pas encore !).

Car bien sûr, dans le « PAC congé parentale »que j’ai  programmé, j’aurai toute la disponibilité pour essuyer ces mauvais souvenirs dans une boulimie  de sport comme je n’en ai jamais eu avant, d’ailleurs !

Mais j’y crois : j’aurai la volonté puisque ma vie épanouie de mère au foyer me le permettra assurément !la trentaine rayonnante : c’est pour moi !

Je l’invente pas, c’est une professionnelle du fitness  qui me le garanti tous les matins à l’heure du bib avec l’utilisation  simplissime de l’« AB Circle pro » ! Les téléshoppings et autres scies circulaires double lames n’ont plus aucun secret pour moi.

Et puis je me suis rendu compte que mon emploi du temps ne s’organisait pas du tout comme je l’entendais : 30 % de mon planning est exclusivement réservé à une assistance appliquée pour chacun des 2 laboratoires culinaire et textile (comprenez : cuisine et buanderie !).

J’ai non seulement fait une croix sur ma silhouette d’autrefois mais je plonge encore lorsque : ruinée par le rythme soutenu des horaires d’école, mon amour propre s’écroule ; ce matin, une fois de plus je suis parti précipitamment avec  mes pantoufles aux pieds, mes taches de vomis sur l’épaule et mes cheveux hirsutes….appelez moi : « Glamour » !

Les trajets scolaires : 10 autres % de ma journée.

Qui dit plus de présence à la maison, dit : plus de repas, de vaisselle et de ch’nis à ramâsser. Ah !! Le ménage..Douce corvée à laquelle nos maris nous accordent un savoir faire inégalable ! Je m’étais pourtant juré que cette perte de temps perpétuellement renouvelée ne gâcherait pas mon SUPER CONGE PARENTAL !

Je ne devais pas céder à la tentation d’exiger une propreté parfaite dans ma demeure et me consacrer d’abord à mes enfants… je crois qu’au lieu de ça : j’ai doublé ma consommation de  « bref vitres », d’alcool ménager  et de produits récurants pour un résultat somme tout assez peu convainquant. Encore 30 % de mon temps parti en pulvérisateur ! Heureusement pour moi, je ne me suis pas mise aux produits « Stanhome », je pense que ça aurait causé ma perte !

Mais quand même pour les « autres » : être chez soit et ne pas avoir une maison bien tenue ; c’est un peu la honte. Enfin. C’est ce qu’on pense que les autres pensent et qu’on aurait aussi pensé avant !...(Même pour  faire la rabat-joie je deviens forte !)

La journée d’une maman à la maison, c’est toujours commencer quelque chose sans jamais savoir quand tu pourras la finir : c’est comme ça que l’on se promène pendant 2 semaines avec la moitié d’une jambe épilée (ne rougissez pas mesdames : je compatis !).

Et voilà que la petite pleure, et le grand peut pas essuyer ses fesses tout seul, y’a plus de couches en haut, le grand trouve pas son doudou à 6 ans et demi, et le téléphone sonne : encore ces  foutus panneaux photovoltaïques (ça vous cause ça ,hein !!), Y’a de quoi devenir dingue ! On peut encore ajouter 20 % du temps à ces va et vient peu productifs…

…ça fait plus de 100% tout ça ? Ça prouve bien que mes journées sont vraiment trop remplies !

Le grand moment de détente et de divertissement de la semaine, c’est  quand je vais aux courses.

Et c’est là bien sûr, entre le rayon fromage et le rayon  yaourts du supermarché, que tu croises le plus mauvais souvenir sur pattes de tes années à la fac, avec la réussite greffée au visage et le ventre bien plat, témoignant d’une forme physique irréprochable, et qui te dit : « et maintenant, tu fais quoi dans la vie ? ».

Alors malgré ton envie de l’attacher à son caddie la tête dans son sac isotherme, tu prends un air dégagé et tu lui balances  fièrement en tournant les talons:

 « Maman à plein temps… ».

 

photo maman à plein temps-copie-1bouquet de biberons ...sans bisphénol!

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